Alexandre 22 ans, est étudiant en traduction. Il y a trois ans, en septembre 2020, il remarque les premiers symptômes : des plaques rouges apparaissent sur son corps. Son médecin généraliste suspecte initialement une infection fongique, c’est-à-dire une sorte de mycose. Après des semaines de traitement sans succès, un dermatologue pose finalement le diagnostic de psoriasis. Alexandre réalise alors que le psoriasis est une maladie inflammatoire chronique qui le suivra toute sa vie.

Pour Alexandre, comme pour beaucoup d’autres patients, les effets du psoriasis sur la peau vont au-delà de l'aspect esthétique : ils représentent également un lourd poids psychologique. Il ne se reconnait plus : « C'est comme si je voyais quelqu'un d'autre dans le miroir », explique-t-il, « je voyais quelqu'un que je ne voulais pas vraiment voir ».

 Il tente d’apprivoiser sa maladie : il modifie son mode de vie, opte pour des savons solides, une alimentation saine et des expositions au soleil pour calmer les poussées. La maladie influence également ses relations sentimentales : avec ses partenaires, Alexandre se trouve obligé d’anticiper des réactions, et d’annoncer qu’il souffre de psoriasis. « Il faut expliquer : “je t'annonce que j'ai du psoriasis, mais ne t'en fais pas, c'est pas contagieux” C’était toujours une sorte de coming out ».

Il gère tant bien que mal son psoriasis avec différents traitements de première ligne contre le psoriasis, passant des crèmes à la cortisone aux thérapies aux UV. Mais un épisode d’angine aggrave sensiblement ses symptômes : « J'ai découvert en soulevant la couette un stade de la maladie que je n'avais jamais atteint jusque-là. J'ai découvert mon corps recouvert de plaques rouge vif et surtout une toute nouvelle sensation : des démangeaisons intenses ». Face à cette crise intense, il réalise que la maladie est passée à un stade supérieur, et cela s’accompagne d’une dépression. Les difficultés motivent Alexandre à rechercher des traitements plus puissants, et il passe finalement aux biothérapies pour traiter son psoriasis. Grâce à ce nouveau type de traitement, les plaques d'Alexandre se sont stabilisées et sa qualité de vie s'est grandement améliorée. Il a retrouvé une confiance en lui et une liberté dans son rapport à son propre corps.

Aujourd’hui, Alexandre a retrouvé confiance en lui, et se sent plus serein dans son rapport à son corps. Pour lui, la solidarité entre patients est essentielle pour briser l’isolement : « Le psoriasis est une maladie qui a tendance à nous isoler. Mais il ne faut surtout pas s'enfermer là-dedans. Il faut lui tenir tête et en parler le plus possible autour de nous, aller voir d'autres personnes qui sont dans la même situation. »