Ludovic consulte alors un dermatologue, qui diagnostique un psoriasis. Le psoriasis est pour lui synonyme de grande honte, et il perd confiance en lui. Ses premiers traitements à base de dermocorticoïdes et de vitamine D lui apportent un certain soulagement, mais les lésions sont tellement larges qu’il devient difficile d'appliquer les crèmes de la tête aux pieds. Ludovic explore la PUVA (psoralen et UVA) thérapie, mais même cette option finit par perdre son efficacité après plusieurs mois. Il vit un peu comme sur des montagnes russes : « j'ai dû apprendre à gérer l'enthousiasme fou, aveugle, puis la désillusion, la tristesse et en me disant toujours finalement elle sera toujours là, cette maladie ».

La maladie a un impact profond sur sa vie sociale, affective et sexuelle. Ludovic se sent obligé d'éteindre la lumière pendant les relations intimes pour cacher sa peau, ce qui engendre des questionnements et des malentendus avec ses partenaires. Le psoriasis détériore sa confiance en lui et l'amène à se cacher socialement et professionnellement. Il finit par s’isoler.

Une mauvaise expérience avec un nouveau dermatologue n’arrange pas les choses : il se sent jugé, et ne se sent pas écouté. Ludovic ne veut plus consulter, et le psoriasis ne fait que s’aggraver : « cet épisode, avec ce dermato m'a vraiment marqué, puisque je ne vais plus aller voir de dermato pendant plusieurs années. Je n'ai plus vraiment pris soin de ma peau et en fait le psoriasis s'est étendu ».

Il décide finalement de reprendre les choses en main, et de consulter un autre dermatologue. Dans un premier temps, Ludovic expérimente un nouvel échec : les immunosuppresseurs ne fonctionnent pas, et la maladie s’est aggravée au point de causer une arthrite psoriasique, maladie liée au psoriasis. Désespéré, Ludovic doit prendre des antidépresseurs. Mais la prochaine étape sera la bonne : à 40 ans, après des années de désillusions, Ludovic découvre un traitement qui fonctionnera enfin pour lui :  la biothérapie. Initialement sceptique, il commence le traitement avec des doutes, mais au fil des mois, il constate des améliorations progressives et significatives de sa peau. Le psoriasis sévère recule, laissant place à une peau nette et qu'il redécouvre et trouve magnifique.

Un résultat qu’il doit certes au traitement, mais aussi et avant tout à son dermatologue, avec qui il a réussi à établir une relation de confiance : la clé pour une prise en charge adéquate.